Femmes seniors : la réforme des retraites va-t-elle encore plus les désavantager ?
Le projet de loi portant sur la réforme des retraites sera bientôt étudié à l’Assemblée nationale. Il consisterait à reporter l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans à 64 ans. Toutefois, ce changement remet en question l’employabilité des seniors de plus de 50 ans, en particulier chez les femmes.
Des inégalités entre les genres
Ce lundi 23 janvier, une étude sur l’impact officiel de la réforme a révélé des points importants. Elle souligne que les femmes seraient amenées à travailler plus longtemps que les hommes pour pouvoir profiter d’une pension à taux plein.
La majorité des femmes qui atteignent aujourd’hui l’âge légal de retraite n’ont pas cotisé assez de trimestres, que ce soit à cause d’une grossesse, d’un travail à mi-temps, d’une carrière interrompue, courte ou hachée. Pour pouvoir profiter d’une retraite à taux plein, elles doivent ainsi continuer à travailler jusqu’à au moins 67 ans ou subir une décote.
Avec l’ancien régime de retraite, les femmes qui ont pu avoir des enfants sans suspendre leur carrière ont eu la possibilité de profiter d’une pension à taux plein à l’âge de 62 ans. Si le report de l’âge légal de retraite est validé, elles pourraient être défavorisées.
Si les hommes doivent travailler en moyenne cinq mois de plus à cause du report, les femmes devront prolonger leur carrière d’environ 7 mois.
Un taux d’emploi problématique pour les seniors
Avec la réforme de retraite, les femmes devront travailler plus longtemps. Encore faut-il qu’elles puissent maintenir leur carrière ou trouver un emploi fiable à partir de 50 ans. Selon les statistiques du ministère du Travail, seuls 56 % des actifs âgés de 55 à 64 ans ont un emploi. Pourtant la moyenne serait de 60,5 % dans les autres pays de l’Union Européenne.
Le déséquilibre de l’employabilité entre les femmes et les hommes
En France, l’employabilité varie selon les genres. Pour les femmes, le taux d’emploi est de 54,3 % pour les femmes contre 57,7 % pour les hommes. Le taux d’activité chez les femmes s’élève à 57,9 %, alors que celui des hommes atteint les 61,1 %.
En vue des rapports statistiques, les femmes de 55 à 64 ans connaissent un taux de chômage plus faible que les hommes. En effet, les femmes appartenant à cette tranche d’âge ne disposent pas d’un emploi fixe. Par ailleurs, elles ne sont pas pour autant retirées du marché du travail. Cette problématique amène à se questionner sur un moyen de leur assurer un travail stable jusqu’à l’âge légal de départ en retraite.
La publication de l’index senior devenue obligatoire
En réponse à la problématique de l’employabilité, le gouvernement a décidé de lancer le projet « index senior ». Ce dispositif permettrait d’inciter les entreprises à favoriser le recrutement des seniors. Il entrera en vigueur le mois de novembre prochain et s’appliquera en premier aux entreprises comptant plus de 1 000 salariés. Si certains pensent que les entreprises n’ont pas à subir autant de pressions et de sanctions, d’autres jugent que la mise en place de ce dispositif est encore insuffisant pour augmenter le taux d’emploi des seniors.