Wokisme : le très bon article d’été de la Revue des Deux Mondes

« Le bêtisier du wokisme », le titre du numéro double de la Revue des Deux Mondes est pour le moins évocateur… Dans son numéro double de juillet – août, la plus ancienne publication littéraire de France (créée en 1829 !) frappe fort, dans l’antre d’un mouvement qui secoue la toile, et l’opinion publique :  le wookisme. Sous la houlette de Valérie Toranian entre 2015 et 2022, et maintenant d’Aurélie Julia, le magazine continue donc de proposer des contenus pertinents et parfois satiriques, comme en témoigne ce succulent « bêtisier du wokisme ». A ne rater sous aucun prétexte !

Démystifier le wokisme, du sérieux à la satire

A moins que vous ne viviez en moine tibétain, vous avez certainement entendu parler du wokisme, ce récent phénomène culturel et sociétal, popularisé (oh surprise !) aux Etats-Unis, avant de s’étendre au reste de la planète. La bonne nouvelle est que la Revue des Deux Mondes s’est attaqué au sujet, en sortant son « bêtisier du wokisme », qui propose (enfin !) des analyses éclairées par des experts en la matière.

On apprécie notamment le dialogue entre Pascal Bruckner et Jean-François Braunstein, qui s’attaque frontalement aux incohérences, oh combien nombreuses, de cette folie idéologique. Sans surprise, tous deux s’inquiètent, comme beaucoup d’autres, des conséquences potentiellement néfastes sur la société de la « mentalité » woke, des entraves au progrès scientifique aux perturbations des débats publics, marque de fabrique des adeptes du wokisme.  Pour sa part, Stéphane Guégan explore l’impact du wokisme sur l’art, tandis que Renée Fregosi dévoile les implications du mouvement trans dans le monde sportif. Jean-François Paoli, quant à lui, s’interroge sur les influences de penseurs français tels que Foucault et Derrida sur cette idéologie contemporaine.

Véritable masterclass d’ironie, l’article signé Yana Grinshpun décortique, avec une rare dextérité, l’ « écriture inclusive » et la théorie du genre. Pour couronner le tout, Xavier-Laurent Salvador introduit un champ d’étude émergent : la linguistique des plantes.

Un antidote à la bêtise

La « pièce de résistance » de ce numéro ? C’est sans doute le texte humoristique, limite tranchant, de Samuel Fitoussi. Une chose est sûre, il ne manquera pas de faire grincer des dents… Jouant avec les possibilités infinies qu’offre l’imaginaire, Fitoussi nous emmène dans une France de 2027, dirigée par la députée militante Sandrine Rousseau. Si cet exercice de projection pourrait confiner à la pure fantaisie, à y regarder de près, il sert avant tout de prisme pour explorer les excès potentiels de l’idéologie wokiste.

En plaçant une figure comme Sandrine Rousseau à la tête du pays, l’auteur joue avec nos attentes et nos craintes. La scène de la réunion de cabinet, notamment, est un véritable chef-d’œuvre d’humour satirique. Alice Coffin, y est représentée en tant que ministre d’État à la Lutte contre l’hétéronormativité, et sa tirade sur l’hétérosexualité est à la fois hilarante et alarmante. Jugez-en par vous-même : « Au fond, nous passons à côté du problème. C’est l’hétérosexualité qu’il faut remettre en cause. Demanderions-nous aux Juifs d’épouser des nazis ? Alors pourquoi demander aux femmes de se lier à leurs oppresseurs ? D’autant que des recherches du département d’étude de genre de Montpellier sont formelles : l’hétérosexualité est une construction sociale ».

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