Une vaccination d’urgence contre le VRS demandée pour protéger les seniors

En 2022, le nombre de personnes victimes du virus respiratoire syncytial (VRS) a été élevé en France et aux Etats-Unis. Les chiffres de l’US Centers for Disease Control and Prevention ont révélé que pas moins de 6 seniors sur 100 000 ont dû être hospitalisés à cause de ce virus durant cette période. Afin d’éviter le pire cette année 2023, de nombreux professionnels de la santé lancent un appel d’urgence de vaccination des personnes âgées contre le VRS. Détails.

Le virus respiratoire syncytial : un danger réel pour les seniors

Contrairement aux idées reçues, le virus respiratoire syncytial (VRS) est bien loin d’être anodin. Bien qu’il touche généralement les enfants, il peut aussi infecter les personnes âgées à présent. Selon les estimations, il serait même plus dangereux auprès des seniors avec 10 fois plus de victimes en 2022. C’est que révélait notamment les données des US Centers for Disease Control and Prevention.

Les symptômes du virus respiratoire syncytial se présentent comme ceux du rhume ordinaire. Autrement dit, il provoque un écoulement nasal, des éternuements, une toux, de la fièvre et une respiration sifflante. En général, ces signes perdurent pendant une ou deux semaines avant de disparaître. A noter toutefois que le virus peut être dangereux chez les seniors et les personnes immunodéprimées.

Le VRS est particulièrement contagieux. Malheureusement, il est difficile de recenser avec exactitude combien d’adultes sont réellement victimes de ce virus. Il peut pourtant provoquer différentes infections comme des pneumonies ou des bronchiolites dans ses formes les plus graves. Ces maladies sont, pour rappel, responsables de plusieurs décès et hospitalisations à travers le monde.

Tout aussi virulent que la grippe, le VRS est toutefois moins surveillé que la Covid-19. D’ailleurs, le nombre de cas de l’infection ne s’obtient qu’avec les déclarations volontaires des victimes. En 2022, les Etats-Unis ont enregistré environ 150 000 hospitalisations liées au VRS selon les estimations. En France, les chiffres évoquent entre 20 000 et 25 000 cas impliquant des seniors de plus de 65 ans chaque année.

Le plus inquiétant avec le VRS se tourne cependant vers le taux de létalité des hospitalisations liées à cette infection, alertent les experts. En effet, selon eux, ce taux avoisinerait entre 5% et 10%. Une récente méta-analyse révèle même que ce phénomène touche particulièrement les personnes âgées des pays industrialisés, avec une charge de morbidité sous-estimée.

Des vaccins contre le VRS disponibles en France

Fiole de vaccin

Afin de prévenir ce danger, les professionnels de santé, comptant des médecins, des pneumologues, des infectiologues, des oncologues et des gériatres, préconisent de faire vacciner les seniors. Conjointement, ils affirment, dans une tribune relayée dans le Parisien, que cette démarche est nécessaire pour éviter des milliers d’hospitalisations et des surcharges de travail en lien avec le VRS.

Bien entendu, l’objectif principal de cette action est de pouvoir prévenir les formes aiguës susceptibles d’engendrer des morts. Il faudrait toutefois la réactivité de chacun pour réussir cette stratégie d’après ces experts. Ils sollicitent d’ailleurs la prise en charge de l’Assurance Maladie le coût de cette campagne de vaccination de manière exceptionnelle. Les personnes les plus fragiles étant les premiers bénéficiaires.

Pour ce faire, deux types de vaccins contre le VRS seraient déjà disponibles en France. Le premier concerne notamment le vaccin Arexvy du laboratoire GSK. Celui-ci se base sur un essai clinique publié dans le New England Journal of Medicine. Depuis juin 2023, il a été autorisé à être mis sur le marché par l’agence européenne du médicament (EMA) pour un prix de 200 euros.

D’après les spécialistes, ce vaccin possède un taux d’efficacité très intéressant. Dans l’étude publiée sur le journal de référence en médecine correspondante, il avait montré des résultats exceptionnels. Plus précisément, sur les 25 000 sujets étudiés, 83% d’entre eux pouvaient résister aux infections et 94% aux formes sévères de pneumopathie, avec une excellente tolérance.

Le second vaccin anti-VRS disponible est l’Abrysvo du laboratoire Pfizer. Pour sa part, il a obtenu l’autorisation de circuler sur le marché depuis le 24 août 2023 par la Commission européenne.  Il est destiné à protéger les personnes âgées de 60 ans et plus, mais peut aussi convenir aux nourrissons, via leur mère. Pour ce faire, les femmes enceintes doivent recevoir une dose unique entre les semaines 24 et 36 de gestation.

Les différentes personnes à risque de contracter le virus

Les cas du VRS chez les nourrissons et les adultes ne sont pas vraiment différents. Comme pour toute autre maladie, il est nécessaire d’appliquer certaines précautions pour s’en protéger. Les personnes âgées, souvent sujettes à des problèmes de santé, peuvent toutefois en pâtir plus. Il en est de même des individus souffrant d’une réduction plus ou moins importante de leurs réactions immunitaires contre un antigène.

La plupart du temps, ces victimes sont des personnes suivant un traitement spécifique anti-cancéreux. Ils peuvent aussi s’agir d’individus transplantés, séropositifs et prenant certains immunosuppresseurs pour des maladies auto-immunes. C’est le cas des personnes luttant contre le lupus, la polyarthrite rhumatoïde ou encore la maladie de Crohn par exemple.

Par ailleurs, les adultes souffrant de cardiopathies ou de pneumopathies chroniques (asthme, BPCO, etc.) figurent également dans la liste. Ils sont tout aussi susceptibles de contracter le VRS et d’être hospitalisés pour des formes graves d’infections respiratoires aiguës (IRA). Ces dernières sont dangereuses car elles sont souvent responsables des décès des cas d’hospitalisations liées à ce virus.

Pour rappel, la saison du virus respiratoire syncytial survient habituellement entre le mois d’octobre et mars. Bien qu’il soit très contagieux, il est possible de s’en protéger avec une bonne hygiène. Pour ce faire, il convient de se laver les mains régulièrement et d’utiliser des mouchoirs à papier jetables. Il est aussi conseillé de se protéger durant l’éternuement ou une toux.

Par ailleurs, le port d’un masque s’avère toujours utile dans cette situation. Cela protège non seulement d’une transmission d’un VRS, mais aussi de la grippe et de la Covid-19. De même, il ne faut pas oublier de nettoyer sa maison et de l’aérer quotidiennement. En cas de suspicion, il vaut mieux éviter les contacts physiques et de se rendre directement chez son médecin en attendant les vaccins anti-VRS.

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