Jean Pierre Giolitto nous éclaire sur le taux de PSA

Le terme PSA signifie « Prostate Specific Antigen », ou antigène spécifique de la prostate en français. Il s’agit d’une protéine produite naturellement par la prostate, une glande masculine qui se trouve sous la vessie et devant le rectum. On retrouve le PSA essentiellement dans le sperme mais il passe également en partie dans le sang. Il est ainsi possible de connaître son taux grâce à une prise de sang. Cet examen est utilisé dans la cadre d’un diagnostic du cancer de la prostate mais aussi lors de son suivi. L’urologue Jean-Pierre Giolitto, qui exerce au CHPCB de Paray-le-Monial, nous présente en détail tout ce qu’il faut savoir sur le taux de PSA.

Les caractéristiques de la prostate expliquées par le docteur Jean-Pierre Giolitto

Avant de voir plus en détail le PSA, le spécialiste en urologie Jean Pierre Giolitto tient à rappeler ce qu’est la prostate.

Cette glande, qui est uniquement présente chez l’homme, fait partie du système reproducteur. Elle se compose :

  • d’un tissu glandulaire ;
  • d’un tissu de soutien (le stroma) ;
  • un sillon médian qui sépare deux lobes ;
  • deux glandes annexes, les vésicules séminales ;
  • une capsule qui l’enveloppe.

Une fois l’âge adulte atteint, la prostate fait la taille d’une noix, soit environ de 3 à 4 cm de long et de 3 à 5 cm de large (pour un poids compris entre 15 et 25 g). Le docteur Jean-Pierre Giolitto rappelle que la glande va toutefois grandir avec l’avancée en âge, ce qui peut conduire à l’apparition de certaines pathologies.

Les différentes fonctions de la prostate 

La prostate occupe un rôle important dans la fonction urinaire, sexuelle et reproductive chez l’homme. Sa situation au croisement des canaux éjaculateurs et de l’urètre fait en effet d’elle un organe crucial.

Cette glande va produire un liquide prostatique qui permet d’éviter la coagulation du sperme. Il va également aider les spermatozoïdes à sortir lors de l’éjaculation mais surtout de survivre lors de la progression au sein de l’acidité vaginale.

Jean Pierre Giolitto explique ce qu’est le taux de PSA 

Le PSA (antigène spécifique de la prostate) est une substance qui est fabriquée par la prostate. Elle a pour mission de maintenir le sperme à l’état liquide et de favoriser le déplacement des spermatozoïdes.

On retrouve le PSA à l’état normal dans le sperme mais aussi dans le sang, à de faibles proportions. Les professionnels de santé peuvent ainsi demander à leurs patients d’effectuer une prise de sang afin de connaître leur taux de PSA. Cet examen permet de connaître la teneur en antigène spécifique prostatique dans le sang. Ce taux, exprimé en nanogramme par millilitre de sang (ng/ml.), permet de mettre en lumière une anomalie de la prostate s’il est élevé.

Le docteur Jean Pierre Giolitto précise à ce sujet que le taux de PSA peut varier en fonction de nombreux facteurs. En temps normal, ce taux est présent en petite quantité dans le sang (en moyenne, moins de 4 nanogrammes par millilitre). Mais avec l’avancée en âge ou certaines pathologies, il peut alors augmenter.

Une valeur de PSA qui augmente peut conduire le professionnel de santé à suspecter une multiplication anormale des cellules. Ce phénomène peut être bénin ou signaler la présence d’une tumeur maligne de la prostate.

C’est pourquoi des investigations plus poussées doivent venir compléter le taux de PSA comme :

  • un toucher rectal ;
  • une analyse d’urine (ECBU) ;
  • une biopsie ;
  • un IRM prostatique, etc.

Comment faut-il lire les résultats ?

Jean Pierre Giolitto, spécialiste en urologie, précise que le taux de PSA peut varier au cours du temps. C’est pourquoi il est important de réaliser un second dosage pour valider, ou non, une élévation du taux.

En outre, la valeur normale moyenne du taux de PSA dépend de la technique appliquée. Cette valeur varie également en fonction de l’âge du patient, à savoir :

  •  2,5 ng/ml pour les hommes de moins de 50 ans ;
  • 3, 5 ng/ml pour les hommes âgés de 50 à 60 ans ;
  • 4, 5 ng/ml pour les hommes de 60 à 70 ans.

Dans le cadre d’un dépistage, la valeur normale doit en moyenne être inférieure à 4 ng/ml. Si le résultat est supérieur, d’autres examens sont demandés par l’urologue car il existe un risque de cancer. Cela peut également être le cas lors d’autres maladies, comme :

  • une inflammation de la prostate ;
  • une prostatite aiguë ou chronique, une infection de la prostate ;
  • un adénome de la prostate, qui représente une augmentation de la taille de la prostate.

Si le taux de PSA est demandé dans le cadre d’un suivi de cancer de la prostate, l’enjeu est d’analyser son évolution : est-il stable ? Est-ce qu’il augmente ? Le taux fournit au professionnel de santé un solide indicateur quant à l’évolution de la maladie.

De même, si le taux baisse au début d’un traitement et qu’il conserve un faible niveau, cela témoigne de l’efficacité du traitement. A contrario, s’il remonte, cela peut être le signe d’une récidive. Dans tous les cas, c’est bien le professionnel de santé qui pourra interpréter les résultats.

  1. Jean Pierre Giolitto précise tout de même que le taux sanguin d’antigène prostatique spécifique peut fluctuer de manière modérée sans pour autant que cela traduise l’évolution d’une maladie. Le taux de PSA peut en effet augmenter par exemple lors d’une éjaculation récente ou encore si un toucher rectal a été réalisé précédemment.

Le lien entre le taux de PSA et le cancer de la prostate

Le dosage sanguin de l’antigène spécifique prostatique est un des examens utilisés pour le dépistage du cancer de la prostate. Il représente en effet un marqueur tumoral.

L’urologue Jean-Pierre Giolitto explique qu’il existe une corrélation entre le taux de PSA et le cancer de la prostate. Lorsque des cellules glandulaires se multiplient anormalement, jusqu’à former une masse maligne, elles produisent davantage de PSA. C’est pourquoi un taux de PSA élevé peut laisser présager un cancer de la prostate.

Pour rappel, les tumeurs cancéreuses sont formées à partir de cellules présentes naturellement dans notre organisme. Elles sont catégorisées, dans le cadre du cancer de la prostate, selon le type de cellule qui leur a donné naissance, comme le carcinome, l’adénocarcinome ou le sarcome.

Cette catégorisation permet au professionnel de santé d’élaborer le protocole de traitement de son patient, ainsi qu’un diagnostic.

Le taux de PSA dans la surveillance des récidives du cancer de la prostate

  1. Jean-Pierre Giolitto nous explique que le cancer de la prostate peut être traité selon différents protocoles, avec notamment :
  • la radiothérapie ;
  • la chimiothérapie ;
  • l’hormonothérapie ;
  • la chirurgie, appelée « prostatectomie totale » ou « prostatectomie radicale ».

Les cellules saines et cancéreuses de la prostate sont alors éliminées suite à ces traitements. Elles ne peuvent ainsi plus produire de protéines. C’est pourquoi le taux de PSA devrait alors tout logiquement rester minime, voire même nul.

Si le taux de PSA augmente malgré tout après un traitement contre le cancer de la prostate, il est alors possible que le cancer récidive ou qu’il n’ait pas été totalement éradiqué.

Cet examen reste, selon Jean Pierre Giolitto, un outil pour évaluer l’efficacité d’un traitement mais aussi pour surveiller d’éventuelles récidives. Pour autant, la Haute Autorité de Santé ne considère pas le taux de PSA comme étant un outil fiable, du fait de la présence de faux positifs. C’est pourquoi l’analyse de sang est généralement couplée à d’autres examens.

 

Présentation de Jean-Pierre Giolitto

Dès son adolescence, Jean Pierre Giolitto a su qu’il exercerait la médecine. Il a donc tout logiquement suivi ses études dans ce domaine, en réalisant son internat dans le service d’urologie du Centre hospitalier universitaire de Grenoble, alors dirigé par le Professeur Gilbert Faure. Ce dernier a été un réel mentor pour le jeune homme qui a appris à ses côtés les valeurs qu’il porte encore à ce jour : éthique, rigueur et écoute. C’est également lors de cette expérience enrichissante, où il a pu acquérir de solides compétences mais aussi découvrir la douleur des patients, qu’il a décidé de sa spécialisation, à savoir l’urologie.

Une fois son diplôme de médecine obtenu, Jean-Pierre Giolitto a exercé son métier en tant que libéral pendant une vingtaine d’années. Il a ensuite exercé les fonctions de Chef de clinique urologique au sein de la Polyclinique les Bleuets à Reims.

Conscient des enjeux et des évolutions touchant son activité, le docteur en urologie a veillé à se former tout au long de sa carrière aux nouvelles techniques. Il s’est rapidement imposé comme un expert, formant même de nombreux chirurgiens européens à des pratiques comme la cœlioscopie. Il a par ailleurs été expert judiciaire auprès de la Cour d’appel de Reims, une fonction qu’il occupera pendant plus de 10 ans.

Le docteur Jean-Pierre Giolitto poursuit aujourd’hui sa carrière au sein du Centre Hospitalier du Pays Charolais Brionnais Centre Hospitalier intercommunal de Paray-le-Monial. Il est l’auteur d’un livre blanc sur la prostate.

 

SOURCES :

https://www.roche.fr/fr/patients/info-patients-cancer/diagnostic-cancer/dosage-psa.html

https://radiotherapie-hartmann.fr/actualites/cancer-prostate/le-taux-psa-impact-cancer-prostate/#:~:text=Le%20taux%20de%20PSA%20correspond,favoriser%20la%20mobilit%C3%A9%20des%20gam%C3%A8tes.

https://www.prostate.fr/cancer-de-la-prostate/depistage-diagnostic/

https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-anatomie-et-examens/2488654-taux-psa-normal-eleve-bas/

https://sante.lefigaro.fr/sante/analyse/psa/quels-sont-resultats

 

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