Compost : les déchets à privilégier pour son jardin

Une mesure intéressante vient de rendre le compostage accessible au public à présent. En effet, il sera désormais possible de faire soi-même son compost, même en ville. Les collectivités ne font pas exception et doivent même mettre à disposition des solutions adaptées pour leurs résidents. Toutefois, effectuer ce type de transformation de déchets doit suivre quelques règles spécifiques, à commencer par le choix des déchets. Voici tout ce qu’il faut savoir à ce sujet !

Le compost : une solution efficace, biodégradable et avantageuse

Pour rappel, le compostage est un processus naturel qui transforme les déchets en un produit composé de matières organiques. Se présentant comme un matériau organique de couleur foncé et riche en nutriments, celui-ci peut être utilisé comme engrais pour son jardin ou son potager. Appelé “compost”, il s’agit d’un élément aux caractéristiques exceptionnelles pour fertiliser le sol.

Cette transformation de matières organiques et de déchets en compost est un processus très avantageux sur différents points. En premier lieu, il faut noter que le compostage se fait naturellement. Aucun produit chimique ou autre élément nuisible à l’environnement n’intervient dans la décomposition. De plus, sa démarche est simple et peut être effectuée très facilement, même par les seniors.

En ce qui concerne le compost, en plus d’améliorer la fertilité du sol, il l’enrichit également, un peu comme dans la démarche du jardin punk où les végétaux poussent librement puis fertilisent le sol lorsqu’ils se décomposent à terre. De plus, il permet d’optimiser la rétention d’eau, ce qui rend les arrosages de ses plantations moins importants. Compte tenu de ses propriétés, il s’agit aussi d’une très bonne alternative aux engrais chimiques. A la fois utile et naturel, il renforce la biodiversité et limite les problèmes environnementaux en évitant l’incinération des déchets.

En d’autres termes, le compostage est donc une pratique vivement conseillée pour substituer l’utilisation de produits chimiques. D’ailleurs, d’après la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, le recours à cette technique devra bientôt être obligatoire. L’application de ce texte est prévue débuter l’année prochaine, dès le 1er janvier 2024.

Plus précisément, les communes seront obligées de permettre aux habitants de trier leurs déchets biologiques afin d’en faire du compost. Les responsables pourront éventuellement proposer des solutions collectives ou fournir des composteurs individuels dans ce sens. Afin de s’y préparer, certaines régions se sont d’ailleurs déjà lancées dans cette initiative. Les autres secteurs devront évidemment suivre l’exemple à partir de 2024.

Le compostage : principe, durée, ce qu’il faut savoir…

Le principe du compostage est simple à appréhender, même pour les plus âgés. Il faut seulement savoir que tous les déchets ne doivent pas être utilisés pour obtenir un produit de bonne qualité. Bien entendu, tout ce qui est du plastique, des déchets industriels, des matières non-organiques ou autres éléments incompatibles au processus sont à éviter. Le mieux serait de faire un triage en amont en suivant quelques directives précises.

La transformation requiert l’utilisation de déchets riches en azote, c’est-à-dire, des matières vertes. Cela comprend des éléments tels que des tontes de gazon fraîches, des restes de fruits et légumes. Le marc de café peut aussi être utilisé dans ce sens. Outre ces produits, il faut aussi des déchets riches en carbone, appelés matières brunes. Ces derniers englobent les feuilles mortes, les morceaux de papiers, les brindilles et les pailles.

Le compostage consiste ainsi au mélange de ces deux types de déchets, tout en maintenant un bon équilibre. L’ajout des matières vertes et brunes doit se faire de manière alternée optimisant la décomposition organique. Tout au long du processus, il faut veiller à ce que le compost ne soit ni trop humide, ni trop sec. Il convient d’ailleurs de le mélanger régulièrement pour s’en assurer et pour faire circuler les micro-organismes présents.

La durée du processus, quant à elle, varie entre quelques mois et un an. Tout dépend des conditions imposées pour la transformation et de l’équipement utilisé. Le mieux est évidemment de se tourner vers un lombricomposteur ou une solution collective. Il est toutefois conseillé d’effectuer cette activité à l’extérieur et de s’équiper correctement pour éviter les mauvaises odeurs et les problèmes d’insectes envahissants.

En général, pratiquement tous les déchets organiques d’origine végétale peuvent être utilisés pour faire du compost. Même les plantes malades sont tout à fait idéales pour ce procédé. Leur décomposition se fait normalement et apporte de nombreux nutriments au compost. Celui-ci, arrivé à maturation, aura une odeur de terre, une texture friable ainsi qu’une couleur foncée. 

Les aliments qu’il ne faut pas mettre au compost et ceux qu’il faut mettre

Comme évoqué plus haut, il faut choisir de bons déchets pour obtenir du compost de bonne qualité. Certaines matières premières sont donc à éviter à tout prix, à l’instar des substances non-organiques et des éléments chimiques. Il convient toutefois de noter que plusieurs matières organiques ne sont pas non plus propices au compostage domestique, même si elles peuvent se décomposer naturellement.

Les premiers éléments à considérer sont évidemment les produits laitiers (fromage, yaourt, lait écrémé, etc.). Bien qu’ils soient aussi putrescibles, ils provoquent cependant une forte odeur désagréable durant le processus. Cela peut donc nuire au bien-être des environs et engendrer des problèmes de voisinage. De plus, ils attirent beaucoup de parasites et risquent d’étouffer le compost durant son processus de transformation.

Les restes de viandes, de coquilles de fruits de mer et de poisson sont également déconseillés. Pour leur part, ils sont difficilement décomposables, nécessitant généralement une température de près de 70°C ainsi que des conditions extrêmes pour se transformer. Par ailleurs, partiellement décomposés, ils sont particulièrement appréciés des rats, des insectes et d’autres nuisibles menaçant l’hygiène environnementale.

Le compostage de produits contenant des matières grasses est d’ailleurs tout aussi déconseillé dans cette perspective. Ils ont tendance à ralentir le processus de décomposition et asphyxient le mélange. Il en est de même des déchets de jardin traités aux produits chimiques. Ces derniers détériorent la qualité du compost et nuisent aux plantes de son jardin ou de son potager.

Enfin, il faut noter les plantes à graines qui ne sont pas non plus recommandées pour le compostage. Bien que végétales, ces matières risquent de germer facilement dans le mélange de déchets et peuvent détruire les micro-organismes qui s’y trouvent. Les épluchures d’agrumes, les bois traités et de grande taille, les cendres de bois, ainsi que les produits contenant du plastique sont aussi à éviter.