Tout savoir sur la retraite progressive

Bon nombre de séniors aspirent à une transition en douceur de leur vie active vers la retraite en réduisant progressivement leur temps de travail. Cette phase transitoire offrant un équilibre entre la poursuite de l’activité professionnelle et l’anticipation d’une retraite bien méritée séduit de plus en plus d’employeurs et de salariés. L’approche suscite de l’intérêt, mais elle comporte également des aspects moins évidents. Les détails dans cet article.

La retraite progressive : de quoi s’agit-il ?

La retraite progressive est destinée spécialement aux travailleurs en fin de carrière. C’est un dispositif qui leur permet de travailler à temps partiel et en même temps de percevoir une partie de leurs prestations de retraite. Cela inclut à la fois leur retraite de base et leur retraite complémentaire (et aussi la pension de réversion, mais tout dépend du nombre d’années de mariage).

Ce concept est entré en vigueur depuis le 1er septembre 2023. Il ne faut pas le confondre avec la préretraite classique ou encore le cumul retraite-emploi. En effet, la préretraite classique désigne un arrêt de l’activité professionnelle, mais le salaire est maintenu. Dans le cumul emploi-retraite, en revanche, la personne prend sa retraite et choisit ensuite de reprendre une activité professionnelle, que ce soit à temps plein ou à temps partiel.

Pendant la période de retraite progressive, les cotisations au régime de retraite se poursuivent. La pension de retraite finale sera recalculée en fonction de ces cotisations. Par conséquent, à la fin de l’activité professionnelle, la retraite définitive tiendra naturellement compte de ses périodes de travail à temps partiel.

Quelles sont les conditions requises pour profiter de ce dispositif ?

La retraite progressive est uniquement disponible pour certains groupes de travailleurs. C’est le cas de ceux qui sont affiliés au régime général avec la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) ou au régime agricole avec la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Elle est aussi applicable aux régimes des non-salariés, des professions industrielles, commerciales, artisanales, libérales et agricoles avec la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI).

Par ailleurs, les agents non titulaires de l’État, de l’hôpital ou des collectivités locales (CNAV) peuvent en bénéficier. A noter que depuis le 1er janvier 2022, les cadres au forfait jour sont éligibles à la retraite progressive. En revanche, pour les fonctionnaires, son application dépend de la demande de l’employé et de l’autorisation de l’administration. La loi sur la réforme des retraites de 2023 vient d’ailleurs d’élargir cette option à la fonction publique.

Il est possible de faire une demande pour bénéficier de la retraite progressive à l’âge de 60 ans, c’est-à-dire deux ans avant d’atteindre l’âge minimum légal de départ en retraite. Cependant, il faut noter que l’âge exact auquel les salariés peuvent choisir cette option pourrait être différent à l’avenir. Cela dépend des ajustements apportés dans la réforme des retraites de 2023.

Pour être éligible, il est nécessaire de remplir deux critères fondamentaux. Tout d’abord, il est requis d’avoir cotisé pendant au moins 150 trimestres auprès d’une ou plusieurs caisses de retraite de base. C’est la durée d’assurance minimale. Ensuite, il faut exercer une activité salariée à temps partiel, impliquant un engagement entre 40% et 80% d’un temps de travail à temps complet.

Pour les travailleurs indépendants, outre ces règles mentionnées, il faut exercer une activité dans le secteur artisanal ou commercial en tant qu’activité principale. Le revenu y afférent devrait notamment être inférieur de 20% à 60% par rapport à la moyenne des revenus des 5 années précédant la demande. De plus, ce même revenu doit dépasser le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) de 40% pour l’année qui précède immédiatement l’année de la demande.

les avantages de la retraite progressive

Quels avantages offrent la retraite progressive ?

La retraite progressive offre une flexibilité du temps de travail. Il est tout à fait possible de personnaliser son emploi du temps avec l’employeur. La personne pourra choisir le nombre d’heures de travail qui lui convient. Toutefois, la somme de ses activités à temps partiels doit être comprise entre 40% et 80% de la durée légale de travail. D’ailleurs, cette durée reste modifiable sous réserve de l’accord de l’employeur.

Cette transition progressive vers la retraite accorde la possibilité de réduire son temps de travail sans toutefois connaître une baisse significative de revenus. En effet, la réduction de la rémunération est en grande partie compensée par le versement partiel de la pension de retraite. Une solution tout à fait pratique pour les seniors qui préparent leur départ à la retraite dans cette perspective (on a vu malheureusement avec la dernière réforme des retraites, cet âge de départ reculer…).

En outre, cette approche permet à l’individu de poursuivre son travail. Par conséquent, il continue à verser des cotisations à sa caisse de retraite. Dès qu’il part en retraite définitive, sa pension sera recalculée tout en tenant compte de sa cotisation pendant la retraite progressive.

Sous condition de l’approbation de l’employeur, il est aussi possible de cotiser pour la retraite en se basant sur le salaire à temps plein, même en travaillant à temps partiel. Cette démarche permet d’obtenir une pension de retraite équivalente à celle qui aurait été perçue en travaillant à temps plein.

Quels sont les limites de la retraite progressive ?

Un aspect à considérer dans le cadre de la retraite progressive concerne le niveau de revenus générés. La validation d’un trimestre de retraite de base requiert un revenu supérieur ou égal à 1 585,50 € brut, soit au moins 150 fois le SMIC horaire. Ce qui signifie que pour valider les 4 trimestres de l’année, il est nécessaire de toucher un montant total brut de 6 342 € ou plus.

Il est aussi essentiel de prendre en compte le calcul du montant de retraite de base. Celui-ci s’appuie sur la moyenne des salaires annuels perçus au cours des 25 meilleures années. Il convient toutefois de noter que si les années en retraite progressive font partie des 25 meilleures années, cela pourrait diminuer le montant final de la pension de retraite à taux plein.

En réalité, la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) détermine le montant de la retraite de base à taux plein en s’appuyant sur 50% de la moyenne des salaires annuels. Ainsi, il est important de garder à l’esprit que les années passées en retraite progressive pourraient influencer le résultat final.

De plus, il ne faut pas oublier que le système de retraite français se divise en deux régimes distincts : le régime de base qui comptabilise le nombre de trimestres cotisés et le régime complémentaire qui convertit les cotisations accumulées en points. Le fait de procéder à une retraite progressive peut influencer le montant de la pension complémentaire. Cela se traduit par une baisse du nombre de points cumulés.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les modalités de calcul de votre retraite, consultez notre article à ce sujet.

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