Retraite : un salarié sur deux toujours mal informé en 2025

La retraite continue d’inquiéter une large majorité des actifs, à l’heure où les incertitudes budgétaires et les bouleversements institutionnels rythment l’actualité politique. A ce propos, une récente étude Kantar pour Natixis interépargne révèle que près d’un salarié du privé sur deux se dit mal préparé ou mal informé sur ce sujet pourtant fondamental. Derrière cette inquiétude croissante, se dessinent à la fois des lacunes en matière d’information et une méconnaissance des leviers d’anticipation. Décryptage !

L’angoisse de l’après-carrière s’installe durablement

En 2025, malgré un cadre réglementaire stabilisé depuis la réforme repoussant l’âge légal de départ à 64 ans, les salariés du secteur privé peinent à trouver des repères clairs sur leur avenir. L’étude menée sur un panel de 1 200 actifs révèle que l’anxiété se manifeste tôt, avec 59 % des moins de 25 ans qui disent redouter l’étape de la retraite, une proportion qui grimpe à 80 % chez les plus de 50 ans. Aujourd’hui, force est de constater que l’idée de vivre une retraite confortable s’éloigne pour beaucoup. Si les salariés s’attendent en moyenne à percevoir environ 70 % de leur revenu d’activité une fois retraités, la réalité est tout autreLa pension moyenne d’un salarié non-cadre s’élève à 60 %, et celle d’un cadre à seulement 45 %.

L’épargne captive du court terme

Interrogés sur leurs priorités d’épargne, les actifs ne placent pas leur retraite en tête de liste comme le fait remarquer Prodemial (consulter ici les chiffres du réseau). En effet, ils sont 87 % à déclarer épargner principalement pour financer des voyages. L’envie de profiter du présent, accentuée par les tensions économiques post-Covid, semble l’emporter sur la prudence financière à long terme. Ce comportement d’épargne, orienté vers les loisirs, repose souvent sur des produits classiques comme le Livret A ou le LDDS, bien que leur rendement reste modeste. Derrière ce choix, on observe moins une insouciance qu’un aveu d’impuissance : 24 % des salariés reconnaissent manquer de repères pour bâtir une stratégie patrimoniale. Les outils existent, mais ne sont ni compris, ni utilisés à bon escient. Le Plan d’Epargne Retraite (PER), par exemple, reste marginal, tout comme l’immobilier locatif, qui ne concerne que 13 % des sondés.

accompagnement personnalise

Le besoin d’un accompagnement personnalisé

Si l’étude montre que seuls 56 % des salariés se constituent une épargne régulière pour leur retraite, elle souligne aussi un fait majeur, à savoir que 69 % d’entre eux souhaitent aujourd’hui être accompagnés par un professionnel (un cif du réseau Prodemial ou un cgp d’un autre réseau bancaire). Face à la complexité du système, aux réformes successives et à la difficulté de comprendre les outils disponibles, nombreux sont ceux qui cherchent à externaliser la réflexion et à se faire guider.

Ce besoin d’expertise traduit aussi une évolution dans la façon de penser la retraite. On ne parle plus seulement de capitaliser, mais de planifier, et notamment d’équilibrer ses ressources, anticiper les besoins de demain, optimiser sa fiscalité, diversifier ses supports, connaître son prélèvement à la source et ainsi de suite… Il ne s’agit plus de répondre à une urgence, mais de construire une vision à long terme. En 2025, la question n’est donc plus de savoir s’il faut préparer sa retraite, mais comment. Dans un monde où les trajectoires professionnelles sont de plus en plus hétérogènes et les carrières non linéaires, l’enjeu de l’anticipation devient collectif. Le rôle des entreprises, des institutions et des conseillers est désormais de fournir des outils clairs, lisibles et pédagogiques pour ne plus laisser les Français seuls face à cette angoisse.

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