Endométriose : entre espoir et avancées médicales
L’endométriose touche actuellement entre 1,5 et 2 millions de Françaises. La maladie est notamment à l’origine de douleurs en tout genre, notamment durant les règles. Toutefois, les symptômes diffèrent selon les personnes, ce qui rend le diagnostic particulièrement compliqué. Heureusement, une nouvelle méthode permet d’établir un diagnostic rapidement. Par ailleurs, les chercheurs viennent de lier l’endométriose à une infection bactérienne. L’espoir est donc permis pour une meilleure prise en charge de la maladie grâce essentiellement aux avancées médicales. Tous les détails sur ces deux découvertes importantes !
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie touchant l’endomètre des femmes. Ce tissu qui tapisse normalement l’intérieur du corps de l’utérus se développe alors à l’extérieur de l’utérus. Cette maladie touche 10% des femmes en âge de procréer. Il s’agit d’une maladie le plus souvent bénigne, mais pour certaines femmes, les symptômes sont très handicapants.
Outre les douleurs menstruelles, l’endométriose peut aussi être à l’origine de douleurs lors des rapports sexuels. Quelques fois, ce sont des douleurs digestives, voire urinaires qui apparaissent. Les douleurs font suite à des lésions à différents niveaux. La plupart du temps, c’est au niveau du péritoine pelvien qu’elles se manifestent. Elles peuvent aussi toucher les ovaires ou encore la cloison recto-vaginale et celle de la vessie.
Jusqu’à présent, la science balbutie quant aux causes exactes de l’endométriose. La prise en charge de la maladie a évolué durant ces dernières années. Dorénavant, elle doit se faire au cas par cas. Les médecins prescrivent alors généralement un traitement hormonal dans le but de stopper les règles des patientes. Cependant, cela ne résout pas toujours le problème.
La chirurgie est également mise à profit pour soulager les patientes. L’acte peut consister à retirer un kyste ou un nodule, mais aussi à retirer directement les organes reproducteurs. Sa complexité, ainsi que ses risques, sont autant de facteurs à prendre en compte.
Un nouveau test prometteur pour détecter l’endométriose
L’IRM est une des méthodes classiques pour effectuer le diagnostic de la maladie. Cependant, il existe des cas où celle-ci ne permet pas de déceler les lésions, du fait de leur superficialité. La situation est sur le point de changer avec l’arrivée d’un nouveau test pour diagnostiquer l’endométriose.
C’est la startup lyonnaise Ziwig qui a entrepris des recherches pour élaborer un test salivaire permettant de dépister la maladie. Celle-ci s’est basée sur l’ARN salivaire, ainsi que l’intelligence artificielle pour réaliser leurs tests. Au début de cette année 2023, l’entreprise avait présenté le fameux test salivaire appelé Endotest.
Le 9 juin dernier, c’est la revue américaine New England Journal of Medicine qui a publié les résultats de l’essai clinique du test. Ce dernier permettrait de déceler toutes les formes d’endométriose en seulement quelques jours. Concrètement, c’est 96% des cas qui sont correctement identifiés pour moins de 5% de faux négatifs.
Le test qui vaut dans les 1 000€ est déjà disponible dans certains pays, tels que la Suisse, l’Italie, la Suède, la Norvège, le Royaume-Uni, l’Islande ou le Danemark. La France, pour sa part, n’en dispose pas pour le moment. Néanmoins, les responsables de Ziwig ont annoncé sa commercialisation dans l’Hexagone pour cette année 2023.
Un test non invasif qui présente tout de même des limites
Le test salivaire a été pratiqué sur 200 patientes symptomatiques et devrait encore se poursuivre sur 800 autres patientes françaises pour confirmer son efficacité. À part sa faculté à déceler la maladie, un autre avantage de taille du test est de ne pas être invasif. Cela offre ainsi d’autres perspectives aux patients pour identifier la maladie.
Terminées alors les coloscopies exploratrices, l’autre méthode classique pour diagnostiquer l’endométriose. Cette dernière consiste à introduire une caméra au niveau du nombril des patientes pour pouvoir examiner l’intérieur de l’abdomen. Un acte médical réalisé sous anesthésie générale. Le test salivaire se présente, quant à lui, comme un kit d’auto-prélèvement.
Les patientes récoltent elles-mêmes leur salive en vue d’envoyer l’échantillon vers un laboratoire. Les analyses sont faites via l’intelligence artificielle. C’est plus précisément la présence de micro-ARN spécifiques associés à la maladie et qui sont présents dans la salive qui est à déterminer.
Le seul bémol concernant ce test salivaire est qu’il ne donne pas la localisation et la nature des lésions d’endométriose. Les enjeux relevant de celui-ci sont toutefois d’envergure. Les spécialistes s’en serviront pour éclaircir certains points au sujet de cette maladie. À terme, ils estiment être en mesure de définir selon le profil génétique le risque de récidive suite à une opération chirurgicale ou encore le risque d’infertilité.
Une infection pourrait provoquer l’endométriose
Voilà une autre découverte médicale qui ouvre de nouvelles voies au traitement de la maladie. Des chercheurs japonais semblent avoir trouvé une piste sérieuse quant à ses origines. Ils ont analysé 155 échantillons d’écouvillons vaginaux, dont 79 ont été prélevés sur des patientes atteintes d’endométriose.
Le résultat a indiqué que ⅔ d’entre elles avaient leur muqueuse utérine infectée par la bactérie Fusobacterium. Pour information, cette dernière est mise en cause dans certaines maladies des gencives, de la bouche ou encore de l’intestin. La bactérie n’était pourtant présente que chez 10% des femmes non atteintes d’endométriose.
Pour étayer leurs recherches, les scientifiques japonais ont effectué des tests sur des souris. Les animaux ont été infectés par la bactérie et l’évolution de leur muqueuse utérine suivie. Au fil du temps, ceux-ci ont développé des lésions relevant de l’endométriose. Par la suite, les chercheurs les ont traités aux antibiotiques et ont remarqué une nette amélioration de leur état de santé.
Bien évidemment, les recherches doivent être approfondies avant de vulgariser ce type de traitement pour les femmes atteintes d’endométriose. Celles-ci doivent encore se contenter des traitements hormonaux et de la chirurgie. Quoi qu’il en soit, ces études affichent une bonne dans la curation de cette maladie.
En résumé
L’endométriose est un mal qui touche de nombreuses femmes avec des répercussions plus ou moins sérieuses. Son diagnostic et son traitement posent encore un problème. Les avancées en matière de recherche médicale viennent toutefois de donner de l’espoir aux femmes qui en sont atteintes. Un test salivaire novateur vient de voir le jour et permet de détecter rapidement la maladie. Plusieurs pays en bénéficient déjà et la France le sera bientôt. Un nouveau traitement est aussi en voie d’expérimentation. Cette fois-ci, c’est l’élimination d’une bactérie susceptible de provoquer l’endométriose qui est en jeu.