Accident du travail : une entreprise de compostage condamnée après la mort d’une intérimaire de 19 ans

Cinq ans après la mort tragique de Léa, une jeune intérimaire de 19 ans, la plateforme de compostage de la Rouvelière à Allonnes et son ancien directeur ont été condamnés pour homicide involontaire. Cette affaire met en lumière les manquements en matière de sécurité sur les sites de travail et les conséquences dramatiques qui peuvent en découler.

Une sécurité défaillante

Léa, employée en tant qu’intérimaire pour quelques heures par semaine, avait trouvé ce travail d’été grâce à son père, également salarié de la société de compostage et de valorisation du Mans, une filiale de Veolia. Sa tâche consistait à trier les déchets des particuliers, souvent contaminés par des objets indésirables comme des morceaux de plastique ou de métal.

Toutefois, les conditions de sécurité sur le site de la Rouvelière étaient loin d’être optimales. L’enquête de l’inspection du travail a révélé l’absence de marquage au sol pour indiquer la circulation et aucune délimitation claire pour la zone de déchargement. Léa avait reçu une formation de seulement une demi-journée et était équipée de matériel de protection de base : casque, pantalon à bandes fluorescentes et bottes. Pourtant, ce jour-là, les barrières de sécurité amovibles, pourtant prévues pour sa protection, n’ont pas été utilisées.

Une formation insuffisante et des conséquences fatales

Le manque de formation et les conditions de sécurité précaires ont conduit à un accident tragique. Léa a été retrouvée morte, asphyxiée sous des déchets verts. Les témoignages et l’enquête ont mis en évidence que la dangerosité principale sur le site était le risque de collision entre les camions et les piétons. Mais, malgré ces dangers connus, aucune mesure adéquate n’avait été prise pour protéger les travailleurs. Comme l’explique EVRPS, l’établissement d’un DUERP avec des IPRP experts dans leur domaine, permet souvent d’identifier et prévenir les risques d’accident du travail.

Les barrières de sécurité disponibles étaient manifestement insuffisantes. Comme l’a souligné l’avocat de la famille de Léa, des barrières d’un mètre de long sur un mètre de hauteur n’auraient pas pu protéger efficacement une jeune femme de 1,50 mètre face à des camions de plusieurs tonnes. Depuis l’accident, des mesures de sécurité ont été renforcées : les camions entrent désormais un par un, seuls les conducteurs sont autorisés à marcher sur le site et il est interdit de s’approcher à moins de trois mètres des déchets.

Un verdict et des questions sans réponse

Le tribunal correctionnel du Mans a condamné l’ancien directeur du site à six mois de prison avec sursis et une amende de 2 000 euros. L’entreprise de compostage et de valorisation du Mans a été condamnée à une amende de 40 000 euros. Cependant, pour le père de Léa, la condamnation n’est qu’une partie de la réponse. Il reste hanté par la question de savoir comment les événements se sont déroulés exactement ce jour-là.

L’enquête n’a pas permis de reconstituer tous les détails de l’accident, laissant la famille dans une incertitude douloureuse. Alain, le père de Léa, a trouvé sa fille morte et revit cette scène traumatisante chaque nuit. Pour lui, la vérité sur ce qui s’est passé ce jour-là est primordiale pour pouvoir avancer.

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